Etudier, interpréter, valoriser les chansons anciennes
Les chansons anciennes
Le domaine de la chanson est vaste et divers, segmenté en territoires bien distincts : les termes de « chanson populaire », « folklorique », « traditionnelle », de « chanson française », renvoient chacun à des époques et à des espaces spécifiques.
La chanson dite traditionnelle concerne en général des espaces ruraux et des temps anciens, tandis que le « chanson française » désigne un secteur de l’industrie musicale porté, depuis les années 1950, par des auteurs, des compositeurs, et surtout des interprètes populaires au sens des mass media. Cette segmentation du monde de la chanson résulte de l’évolution des pratiques culturelles : le passage de chansons sur timbre, souvent anonymes, partagées, écrites dans et pour des communautés locales, à des chansons régies par le droit d’auteur, insérées dans des circuits commerciaux, de diffusion beaucoup plus large, portées par des interprètes connus. Mais cette segmentation doit aussi quelque chose aux divisions du savoir en disciplines.
L’intérêt pour les chansons anciennes engage aujourd’hui des acteurs très variés : des institutions patrimoniales qui gèrent des collections imprimées ou des fonds sonores, des équipes qui valorisent les chansons en les publiant, en les diffusant, en les contextualisant, des chercheurs (littéraires, ethnologues, musicologues, historiens...), des enseignants, des interprètes.
La journée d’étude-atelier Étudier, interpréter, valoriser les chansons anciennes qui s’est tenue, le 28 juin 2016, à l’université d’Artois d’Arras par Sophie-Anne Leterrier, avec la collaboration de Brigitte Buffard-Moret, avait pour but de confronter ces acteurs, pour partager les expériences, pour procéder à une sorte d’état des lieux, mais aussi pour présenter des initiatives nouvelles d’étude, d’analyse comme de valorisation.
Elle a été organisée dans le cadre du projet Musicarchives, réponse à l’appel à projet 2014 « Pratiques interculturelles dans les processus de patrimonialisation » du ministère de la Culture et de la Communication.
Les actes publiés ici réunissent les communications des chercheurs – qui sont presque tous également collecteurs et chanteurs –, Sophie-Anne Leterrier, Claude Ribouillault, Michel Colleu, Maxou Heintzen, Jean-Pierre Bertrand, Hervé Dréan, ainsi que les présentations des activités musicales de Philippe Boulfroy et Florence Launay et Françoise de Fanti.
Un CD réunissant des pièces illustrant chacun des articles est joint à l’ouvrage ; il permet de mesurer la diversité des répertoires et des styles, et fait entendre des chansons en français, mais aussi en occitan, en picard, ou en dialecte de Lille.